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Reconnue depuis longtemps pour son travail de peinture, l’artiste
Jovhanna Rutvanowska se lance un nouveau défi cette année avec
des sculptures monumentales. Un travail et une technique nouvelle,
mais au service d’une même réflexion sur la civilisation dans laquelle
nous vivons, ses racines et sa fragilité actuelle.
Au sol, impressionnantes, six barques épurées et
stylisées, presque identiques. Chacune est gravée
de citations tirées de L’Odyssée d’Homère,
incarnant un aspect particulier du voyage, de la
mer et de l’humanité.
A chaque fois, il est question en même temps de la
quête d’Ulysse et des voyages contemporains à
travers la mer.
Lien entre le passé et le présent, la mer devient
ainsi une métaphore, comme lieu de défis, de
transformation et d’espoir. “La mer Méditerranée est un point de
convergence entre mythologie, migration moderne et symbolisme du
voyage”, explique l’artiste, qui a voulu magnifier cela par ces installations,
volontairement de grande dimension.
Car Mare Nostrum, nom de cette installation composée de ces six
barques entremêlées, fait 3 m de long, 0,80 m de haut (les barques les
unes sur les autres) x 1,25 m de profondeur.
L’artiste l’a réalisée avec un matériau qu’elle a découvert récemment, le
Solid Surface, mélange de 80% de minéral (poudre de marbre en général)
et de 20 % de résine. “J’avais déjà fait des sculptures monumentales mais
c’était il y a trente ans. C’est finalement le matériau qui m’a donné envie
de m’y remettre. C’est un matériau qui demande une certaine technique:
je le thermoforme quand il sort du four, mais on ne dispose guère que de
trente secondes environ pour y parvenir”.
Dans une autre oeuvre, l’Essence des mots, l’artiste réalise une installation
évoquant des lettres de divers alphabets qui s’envolent d’un livre ouvert.
Là encore, l’oeuvre est en solid Surface et possède des dimensions
volontairement importantes: 2 m x 1,35 m x 0,30 m. Ce livre gigantesque
agit ainsi comme un phare, un repère, par sa taille mais aussi par sa
blancheur immaculée. Cette fois-ci, ce ne sont plus les hommes qui
migrent mais les cultures. “J’ai voulu proposer une métaphore de l’acte
créatif d’écrire ou de concevoir des idées. Les lettres flottantes ou en
mouvement symbolisent la nature transitoire des idées et des pensées
constamment en évolution comme le langage…”, précise l’artiste.
L’artiste a présenté Mare Nostrum et deux autres grandes installations à
Paris, où elles ont fortement impressionné le public.
Ce travail de sculpture monumental est nouveau pour l’artiste, mais
les thèmes abordés sont dans la continuité de son travail de peintre.
Jovhanna Rutvanowska a toujours aimé travailler par thème. Après s’être
longuement documenté sur un sujet, elle en extrait plusieurs toiles,
dessins, gravures, livres, et elle ne fait que rajouter aujourd’hui le medium
sculpture à cette démarche. Une démarche rigoureuse, exigeante que
l’artiste conduit dans un univers qui oscille entre Abstraction et Figuration.
Parmi les thèmes qui ont fait l’objet de séries en peinture: Les Péchés
Capitaux, Nureyev, Les Civilisations Perdues, Les Rois de Thulé, de Mao à
Tien-an-Men, Vues du Ciel – Vues de l’Esprit …
Des séries ou, par les seuls titres, on devine des préoccupations sur les
civilisations, leur disparition éventuelle, un attrait pour les question de
l’au-delà, bref, une interrogation sur le sens de l’existence, mais vue et
documentée à travers des plongées dans des histoires ou mythes de
toutes les époques et de toutes les cultures.
Par le choix de ses thèmes, très éclectiques et ouverts à toutes les
cultures, Rutvanowska, qui est d’origine polonaise a longtemps vécu à
Montréal, « porte les marques de ses multiples personnalités, tout à la
fois Française, Russe, Polonaise, Canadienne, Québécoise… » précise
l’Écrivain Québécois Robert Claing.
Eléments bio
Après quelques années d’études aux Beaux-Arts de Nîmes dans les
années 1970, elle s’initie à la sculpture et à la gravure au Canada.
Après avoir représenté la France au Centre culturel lors de
L’Exposition Universelle de Lisbonne en 1998, Rutvanowska est
choisie par les Églises de France pour créer et réaliser un ensemble
de 16 grands vitraux pour l’église Saint Bernard à Lattes-Montpellier.
Des expositions lui ont été consacrées à Paris, New York, Shanghai,
Cracovie, Lisbonne, Bruxelles, Zürich, Düsseldorf, Montréal…
Rutvanowska a travaillé pendant des années dans ses ateliers à
Florence (Italie), à Montréal (Canada) et à Montpellier (France)<.
Aujourd’hui, elle travaille dans un atelier à Lavérune, une commune à
l’ouest de la ville de Montpellier. Un atelier suffisamment spacieux
pour créer des sculptures monumentales.
Pour découvrir le travail de l’artiste:
L’artiste reçoit à son atelier sur rendez-vous
Rencontre avec Jovhanna Rutvanowska, Lavérune (34)

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Jan