Devant la fenêtre de son atelier à Montréal,
Rutvanowska encre ses plaques :
plaques de cuivre, plaques de plexi, plaques d’acier.

Il y a plusieurs années qu’elle a commencé ce long
processus d’exploration et de découverte de la gravure.

Elle vient au Québec pour atteindre ce Nouveau Monde.

La gravure est née dans la sculpture. On gratte, on creuse,
on offre des prières, cherchant à travers ces gestes à transmuter
le cuivre en papier et le papier en émotion.

Pour réussir cette transformation l’artiste doit s’investir
complètement dans chaque étape, doit devenir lui-même ce
cuivre qu’il refait à son image.

Ses mouvements d’encrage doivent s’imprégner de sa lumière
intérieure pour que l’encre soit transcendée en illumination.

Les diverses techniques pratiquées simultanément par Rutvanowska,
peinture, gravure, dessin, sculpture,
augmentent les suggestions imaginaires qu’elle provoque,
car elles sont reliées entre elles par la même volonté de percer
le visible pour faire voir l’invisible.

Je crois que pour la première fois depuis qu’elle a
commencé ce grand voyage dans la gravure, Rutvanowska
nous livre des œuvres qui possèdent toute la puissance et
le sacré de ses peintures.

Elle a trouvé sa véritable voie, et elle nous parle dans son
propre langage qui traduit à l’aide de signes matériels,
quelque chose de la beauté et de la tendresse de Dieu.

Rutvanowska, dans un dialecte perdu, veut dire :
“Celle qui relève le défi. »

Le défi de ne jamais être définit à l’infini……

Henry SEE
Écrivain/Auteur
1952 – 2016